Avant même de connaître la signifiance du temps, c’est quand j’étais petit et que je percevais à peine l’espace de mon berceau, que j’écouatis mes parents dire …Nous avons le temps, nous sommes à temps, j’ai tout le temps du monde, à plus tard, temps tempéré, temps violent, à contretemps, le temps passe et profitons du temps.
Platon parlait d’un monde sensible caractérisé par un processus de transformation constante. Son discipleAristotèle définissait, dans son traité “La Métaphysique”, le temps comme le numéro du mouvement entre un avant et un après. Au Moyen Âge, le concept de l’Univers se faisait en termes théologiques.
Saint Augustin et Saint Anselme ,le définissent comme le passage d’un passé qui n’existe pas et un présent qui consiste à aller vers un futur qui n’existe pas non plus. À la Renaissance, Képler, Galilée et Bacon furent les pionniers de ce que nous connaissons aujourd’hui comme conscience du temps. Ils furent la nourriture des idées rationalistes qu’élabora Descartes dans son ” Discours de la Méthode”. Au dix neuvième siècle, avec le Romantisme et l’Idéalisme allemand, le philosophe Shelling, dans son texte essentiel “Les âges du monde”, défend un concept organique du temps, où chaque être a son propre monde intérieur. Outre sa conception théologique, le penseur exprime l’idée du temps subjectif et émotionnel, bien au-delà du linéal et du géométrique. Niestche, développe le concept de “Léternel retour” de l’identique, dans lequel, à la différence de la visión cyclique du temps, nous tendons à tourner en cercles et évènements, lesquels continuent de se répéter dans le même ordre, sans possibilité de variation. Leibniz, Newton et Einstein, vont transformer le concept physique de l’espace et l’incidence du temps, depuis la gravité du vide, depuis l’atome jusqu’à la relativité du quantique.
Mais, ni la causalité, ni la thermodynamique, ni l’existentialisme, ne peuvent rien avec la certitude du temps absolu que marque la mort, comme le disait Marc Aurèle dans ses célèbres et émotives “Méditations”, en l’an 169 à Rome, lorsqu’il fut l’un des cinq grands empereurs qu’ eut l’Empire.
La dernière chose que nous savons du temps, a été étudié et défini par Hawkins avec la théorie du Big-bang et des trous noirs.
Après ce court résumé de la conception du temps dans l’histoire de la pensé, je reste avec le conept que m’a inoculé mon père sur le temps de l’expérience, de la connaissance et des émotions.
C’est pour cela qu’il est important d’être” ici et maintenant” et que la mort nous surprenne vivants.
Je crois aussi dans le concept du temps moral. C’est à dire, au regard vers les autres, au ressenti de la pitié, de la solidarité, et au fait de ne pas se trop regarder notre nombril. Je crois dans l’affect, dans l’amour comme temps ampliqué, dans le fait de ne pas courir derrière le temps, et quand nous nous en rendons compte, ce qui est passé, c’est la vie.
Et je me demande, comme Saramango, quelles différences chimiques il y aurait, dans le temps qui s’écoule entre une larme de tristesse et une larme de joie. C’est pourquoi notre temps est précieux et de plus belle qualité, quand nous sommes près de ceux que nous adorons et aimons , et qu’ il suffit d’un seul instant pour rêver d’un monde meilleur.
Pedro Luis Soldevilla